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18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 09:37

 

      Texte : Marie BERSEILLE

Photographies : Pierre MOULINÉ. 

Illustrations tirées du diaporama de monsieur Georges CASTELLVI  

et de " Castellvi Georges. Les mottes castrales du Roussillon. In: Archéologie du Midi médiéval. Tome 2, 1984. pp. 15-26".


 

ACPV 008

 

C'est devant une salle bien remplie ( 60 personnes ) que monsieur Georges CASTELLVI est venu parler des "châteaux de Salanque", plus particulièrement des "mottes castrales du Roussillon".

 

 

ACPV-028.jpg

 

Georges CASTELLVI est chargé de cours à l'Université de Perpignan Via Domitia, archéologue et docteur en histoire des civilisations de l'Antiquité. Il a dirigé les fouilles de 2 sites romains majeurs : le trophée de Pompée au col de Panissars, près du Perthus, et le gisement subaquatique de Port-Vendres.

 

Voici un petit résumé de sa conférence.

 

 

Ce sont les "petits Seigneurs ", les donzells qui vivaient dans ces petits châteaux érigés sur des tertres ou mottes castrales. Ils dépendaient du véritable château-fort où régnait le Seigneur et, de ce fait, ne rendaient pas hommage aux souverains ( comte du Roussillon et Roi d'Aragon ).

Ces donzells ont parfois pris le nom du lieu ( famille de Canet par exemple ).

 

En dehors des châteaux de Saint Hippolyte ou de celui de Canet :


L1070600.JPG


 il ne persiste que peu de mottes castrales, la plupart ayant disparu au profit de l'agriculture.

 

 

L1070597.JPG 

Les mottes castrales. 

 

 

 

 

De 1835 à 1926,

13 MOTTES ont été signalées par les érudits :


 

C'est Jean-Baptiste RENARD de Saint Malo qui, en 1835, est le premier à signaler le munt de la terra de Saint Nazaire comme motte.


Le dernier, Louis CONILL, en 1926, pour Peralada.


 

 

3 TYPES de MOTTES :

 

Les mottes naturelles, les intermédiaires et les artificielles.

 

Les NATURELLES :


Comme celle de CASES NOVES à Illes sur Têt ou celle de LO CASTELL à Sansa.


L1070595.JPG

Cases Noves.

 

 

Les ARTIFICIELLES :


Au Moyen-Âge, les fondations du " château sur motte " étaient construites dans une motte de terre rapportée :


 

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Seul le château de Saint Féliu d'Avall a conservé des vestiges ainsi que son nom : La Mota.


 

 

ACPV 003

 

Un public attentif.

 


Les TOPONYMES HOMONYMES :

Toutes les motes ne désignent pas un tertre surmonté d'une tour emmotée.

 

Ainsi :

 

 

- Les Motes à Alénya correspondent à une levée de terre pour protéger l'agouille.


- La mota ou triquer : érigé en 1438 dans les fossés de Perpignan, ce remblai servait de protection derrière les cibles de tirs d'arbalète.


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Les MOTTES citées dans les ARCHIVES :


 

 

- CASTELL VELL à Salses, 1264.

 La tour ruinée est sous une construction qui semble être le château    originel.

 

- SANT GENIS DE TANYERES ( Perpignan, 1309 - 1619 ) dont le premier   donzell était Jaume FARRAN...

- PERALADA ( Torreilles, 1318 )

- CORNEILLA del VERCOL ( 1338 - 1340 )

  Château des Jonquères ???

- LA MOTA ( Saint Féliu d'Avall, 1475 )

  En 1984, les fouilles ont permis de mettre à jour l'angle nord-est de la Tour, effondrée au XIV - XVème siècle, ainsi que des débris de tuiles, de bois brûlé et de poteries.


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Les MUNTS de la TERRA  ( XVème - XXème siècles )

 

 

Parmi eux JUHÈGUES ( Torreilles, 1533 )

 

 

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CONCLUSIONS

 


DIMENSIONS :

Les mottes qui mesuraient de 20 à 30 mètres sur 30 à 50

étaient hautes de 3 à 5 mètres

et entourées de fossés de 2 à 3 mètres de profondeur

et jusqu'à 7m de large.

 

 

ÉPOQUE :

Ces mottes castrales ont fonctionné du milieu du XIIème siècle à la fin du XIIIème.

Chaque famille seigneuriale possédait une Tour.

 

SITUATION :

Avec leur probable vocation de contrôle, elles étaient le plus souvent implantées à proximité d'une voie, d'un gué ou d'un croisement.


 

 

Une BORNE de DÉLIMITATION de 1540

entre les territoires de Villelongue et Perpignan.


 

Découverte par monsieur Robert MARTY en 1989, dans son champ cadastré sous le numéro 21, à Las Graves.


 

 

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Elle servait probablement à redélimiter les frontières entre 2 zônes après modification cadastrale.

 

De forme triangulaire, la borne porte des inscriptions sur la partie haute :

- VILA LŌGA sur une face ( = Villelongue )

- CA TEL ROSE LLO sur la deuxième face ( = Château-Roussillon )

et une inscrition pas encore déchiffrée sur la troisième.


 

 

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Elle mesurait 2m40 de hauteur, une partie reste donc enterrée.

Et monsieur CASTELLVI termine sa conférence sur un souhait adressé aux élus de la commune : sauver la 2ème partie ...

 

 

 

 

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Après les traditionnelles séances de questions-réponses et de dédicaces, un moment toujours convivial où les discussiions continuent autour d'un petit verre de Rivesaltes ambré.

 

 

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