3ème PARTIE / 4
La PÉRIODE CONTEMPORAINE.
André ROSAT développe cette partie...
... sous l'oeil intéressé de monsieur le Maire, José LLORET,
et de Marcel ROUILLÉ, notre président.
Du ruisseau du moulin avec de l'eau, il ne nous reste que
cette carte postale ( début XXème siècle ? )
On reconnaît facilement l'endroit où la photo a été prise :
au "Chrsit", près de la coopérative horticole et du chemin
vicinal conduisant à Claira.
ÉTAT du CANAL de VILLELONGUE
avant les CRUES d'OCTOBRE 1940
et d 'AVRIL 1942.
Comme nous l'avons rappelé, le Ruisseau de Villelongue
était, à son origine, entièrement à ciel ouvert.
Mais son ensablement régulier et fréquent par les pluies, les
vents et les crues mineures en terrain sablonneux
conduisit à prendre la décision, en 1927, de le canaliser
sur 2 400 mètres environ, c'est à dire depuis la Têt
jusqu'au chemin de Charlemagne à moins de 100 mètres
au Sud de la D12.
La PRISE d'EAU s'effectuait à l'époque à partir d'un
DRAIN de CAPTAGE de 20 mètres de long, 1m40 de
profondeur et 0m60 de large, construit dans la berge et
situé à un niveau inférieur à l'étiage normal de la Têt.
Ce drain était lui-même protégé par un batardeau ( K ) en
bois, légèrement en amont, et surtout par 2 épis, l'un très
ancien en béton implanté sur la berge ( A ), l'autre dans
la rivière, en gabions ( treillis métalliques remplis de
moellons ) ( M ).
Du drain de captage partait une CANALISATION
OVOÏDE de 95 cm de hauteur et 50 cm de largeur avec,
près de son départ, un PUISARD avec un regard équipé
d'une vanne d'arrêt.
Cette canalisation ovoïde, longue de 550 mèttres aboutissait à
une CHAMBRE de DÉSABLAGE d'environ 10 mètres
de long sur 4 mètres de large. De cette chambre partait, en
aval, une CANALISATION CIRCULAIRE de 50 cm de
diamètre et longue de 1 850 mètres qui se terminait à une
vingtaine de mètres d'un ponceau jeté sur le canal au
chemin de Charlemagne.
De nombreux puisards recouverts de regards étaient
positionnés le long de cette partie canalisée, tous les
60 mètres sur la canalisation ovoïde, tous les
180 mètres sur la canalisation circulaire.
Le canal était ensuite à ciel ouvert jusqu'au Bourdigou
mais le Moulin ayant totalement cessé de fonctionner
dans les toutes premières années du XXème siècle, la
portion du canal d'environ 500 mètres, entre le "pount
nalt" et le Moulin, était plus ou moins à l'abandon et
partiellement comblée.
Pour mémoire : la distance entre la fin de la partie canalisée
et le Moulin était de 2 100 mètres. La distance entre le
captage sur la Têt et le Moulin est de 4 500 mètres dont
2 400 canalisés.
DÉGÂTS causés par les CRUES
d'OCTOBRE 1940 et d'AVRIL 1942.
Au NIVEAU de la PRISE d'EAU :
Le batardeau est détruit.
L'épi en gabion dans la rivière et le gabion métallique
protégeant le drain dans la berge ont été emportés par
les crues.
Le drain de captage dans la berge a été détruit sur environ 8
de ses 20 mètres dans sa partie amont, le reste du drain
étant totalement ensablé.
Les berges, les bois et les taillis aux environs de la prise d'eau
ont été emportés sur 10 à 20 mètres.
La vanne d'arrêt, située au niveau du premier puisard après
le drain, a été totalemnt faussée et hors service.
Au NIVEAU des CANALISATIONS :
La canalisation ovoïde est comblée sur une hauteur de 70 cm
en moyenne.
La canalisation circulaire est entièrement ensablée.
La chambre de désablage est comblée sur 1.40 m côté amont
et 0.80 m côté aval.
Tous les bouchons de regard ont été emportés.
Au NIVEAU du
CANAL à CIEL OUVERT :
Le canal est comblé par du sable et du limon, mélangés à des
détritus divers.
Il en est de même,pour l'agouille longeant la D12, du "pount
nalt" au village.
RÉPARATION des DOMMAGES
après les CRUES de 1940 et 1942.
Marcel ROUILLÉ développe cette partie partie .
Durant toute l'histoire du ruisseau, l'assainissement du
village, l'irrigation et l'entretien du ruisseau, ont occupé
la majorité des réunions municipales.
Quelques exemples qui illustrent l'intérêt
porté au ruisseau par toutes les générations,
tous régimes confondus :
➙ Janvier 1797 :
Réunion des habitants du village, "assemblés au son de la
cloche", dans l'église pour tenir leur assemblée au motif
que l'ancien meunier, Étienne ROUSSET, n'a pas curé le
ruisseau.
➙ Février 1797 :
Réunion des propriétaires "arrosants et essuyants" de
l'agouille del Moli, pour faire écurer et nettoyer
l'agouille. Deux syndics ( Marcel et Joseph URGELL )
sont chargés de faire réaliser les travaux.
➙ Novembre 1871 :
Conseil municipal : il est urgent de construire le pont
en maçonnerie sur le ruisseau du moulin, chemin vicinal n°2
de Villelongue à Torreilles, face à la mairie.
➙ Mars 1920 :
En conseil municipal : état du canal du ruisseau du moulin :
État désastreux, il est le seul à pouvoir fournir l'eau
nécessaire au maintien de l'hygène dans la localité. Il est
donc de toute nécessité de le restaurer.
➙ Octobre 1921 :
Quelques habitants de Bompas adressent au Préfet un
mémoire pour intenter à la commune de Villelongue une
action en réparation des dommages causés à des
propriétés.
Le Conseil Municipal de Villelongue est d'autant plus
étonné qu'il avait versé une subvention de
3 000 francs à la commune de Bompas pour réparer
la brèche de la Têt au niveau du mas Gaffard...
qui menaçait quelques propriétés de VIllelongue
mais surtout de Bompas !!!
Cette saga du Ruisseau a continué bien après 1940.
DATES CLÉS :
1941 : le limon a comblé la quasi-totalité du canal.
L'écoulement des eaux est difficile, au préjudice des
propriétés riveraines. Cependant, bien que le drain
de prise d'eau à la Têt ne fonctionne plus, les buses de la
canalisation, jouant le rôle d'assèchement récoltaient un
peu d'eau. Cette eau fut amenée à Villelongue à peu de
frais, par une déviation provisoire de 1 000 mètres qui
permit au village d'avoir un peu d'eau à sa disposition.
L'évacuation des limons après les inondations de 1940 a pris
plusieurs mois. Le premier travail de curage du ruisseau
en AVAL du moulin, en 1941.
Cette décision a certainement été prise pour assurer
l'éloignement des eaux du village, en cas de récidive.
1947 : Monsieur PIC, géomètre, est chargé de constituer le
dossier de remise en état.
Le 26 décembre 1947, visite détaillée du ruisseau par le
Conseil municipal accompagné de M. PIC. Il s'agit d'un
chantier énorme dont nous allons développer les
principales étapes.
Le conseil municipal décide de procéder aux travaux.
1948 : le géomètre, monsieur PIC, et l'ingénieur du ministère
de la reconstruction valident les travaux à effectuer.
RÉSUMÉ des TRAVAUX à EFFECTUER :
Le bornage du ruisseau sur 2550m a été confié à M. PIC
en 1954. (102 000 fr).
Un conseil municipal du 8 juillet 1957 (Mandat de Justin
RIU), indique une pénurie d’eau au ruisseau du
Moulin.
Par suite des récentes crues de la Têt, le canal et les drains
ont été comblés de gravier.
De ce fait, la « TOUE » qui assainit le village est
complètement tarie, avec de très graves inconvénients
sur la salubrité publique.
Le Maire propose de remettre immédiatement en état la
station de pompage de la cave coopérative pour alimenter
quelques heures par jour le lavoir et le canal de la TOUE.
C’est en février 1959 qu’un projet d’assainissement du
village est étudié, les travaux seront réalisés sous le
mandat d’Emile CORTALE, élu le 15 mars 1959.
Les DIFFICULTÉS RENCONTRÉES :
sur le DRAIN de CAPTAGE :
(depuis 1927 le ruisseau est canalisé sur 2400m) :
le drain est détruit en partie à cause de l’ensablement. Les travaux sont compliqués et ne peuvent être confiés aux prisonniers de guerre allemands. L’entreprise ROMAN
accepte de réaliser ces travaux sans attendre la
participation financière de l’état.
Sur la VANNE D’ARRÊT :
(située dans le 1er regard après le drain).
Elle-même ainsi que la vis hélicoïdale de manœuvre
sont hors d’usage. Il est donc décidé de la remplacer
en la positionnant à l’extérieur du regard pour la
réparer plus facilement.
Sur la CANALISATION CIRCULAIRE :
D’une longueur de 1848m, trop enterrée et ensablée, il est
décidé de ne pas la remettre en état (travaux trop couteux)
et d’utiliser la déviation provisoire par l’agulle de
CAZES ( voir plus bas ).
L’idée de la mise en place de la canalisation souterraine
date d’un conseil municipal du 25 avril 1923 :
il est de toute nécessité de remédier à l’état d’insalubrité
dans lequel se trouve la localité par suite du
manque d’eau…..
Il est décidé de faire dresser un projet de travaux destinés à
cette adduction d’eau, qui devra se faire par une conduite
depuis la prise d’eau jusqu’au Chemin de Charlemagne.
On sait que cette conduite a été réalisée en 1927.
Sur le CANAL à CIEL OUVERT :
( chemin de Charlemagne jusqu'au pount nalt )
Quinze Allemands du kommando de PIA sont affectés au
chantier moyennant un casse croûte et demi-litre de vin
par jour.
Ils sont encadrés par un surveillant et un employé
communal qui supervise les travaux.
DÉVIATION AGULLE CAZES :
L'agulle Cazes ( perpendiculaire au tracé en rouge )
↓
Cette déviation de l’AGULLE CAZES arrive en face chez
BLASCO, près de la gendarmerie (vigne CAZES).
Cette AGULLE est présente et se jette dans un avaloir sur
la D31.
Le fossé passe devant le mas JOFFRE, rejoint la D12 et
la jonction s’opérait avant le mas ROMEU.
Ce circuit avait permis quand le ruisseau était comblé
(en 1940), une remise en eau rapide en profitant des réseaux
existants, ce qui a permis d’amener l’eau au CAMP DE
L’ULLpour l’irrigation des jardins.
Cette déviation avec jonction au ponceau du chemin de
Charlemagne a été retenue en 1948 pour éviter de refaire
la canalisation circulaire trop coûteuse.