Mardi 24 avril à 18 h30 une cinquantaine de personnes, adhérents ou non adhérents se sont retrouvées salle Charles Trenet pour écouter la conférence animée par M. Henri Salvayre.
Cette conférence a rapporté 100 euros qui seront intégralement reversés le 1er mai à l'association "Julien veut grandir ".
Avant de lui céder la parole, Marcel Rouillé a brièvement présenté notre conférencier dont la carrière est plutôt atypique.
En effet M. Salvayre a été le premier docteur d'État en hydrogéologie, spécialiste des eaux du Sahara, enseignant en Écologie à l'université de Perpignan...
Mais il a aussi enseigné les sciences naturelles au collège de Saint Laurent de la Salanque : quelques uns de ses élèves étaient présents ce soir...
Toutefois, il est surtout connu pour être l' "Homme de l'eau du département". Responsable de nombre de nos captages, il a su mettre à jour la richesse exceptionnelle de nos ressources en eau, pour lesquelles il combat toujours.
Avant sa prestation, M. Salvayre a tenu à nous présenter son ami et complice de longue date : M. Edmond Delonca, avec qui il a permis l'ouverture au public de la grotte " Les Canalettes ".
Après avoir salué ses nombreuses connnaissances rugbystique ou de travail de Villelongue, M. Delonca a précisé que la grotte allait progressivement ouvrir plusieurs de ses salles aux personnes à mobilité réduite...
Et la conférence commence :
" Nous sommes un morceau d'hydrosphère ( notre corps est composé à 90 % d'eau ) qui nous déplaçons dans l'atmosphère ( sphère gazeuse ) sur la lithosphère ( sphère solide des roches).
De leur pérennité dépend la biosphère ( sphère de vie ) dont les acteurs puisent l'eau nécessaire à leur existence dans l'hydrosphère souterraine "
Carte à l'appui, M. Salvayre nous explique que, de façon privilégiée, les Pyrénées catalanes constituent une représentation idéale de l'hydrosphère souterraine :
« Petit à petit, j’ai vu que les Pyrénées-Orientales étaient une représentation de toutes les eaux souterraines du monde. C’est le seul point entre Barcelone et Montpellier avec une telle richesse. Il y a toutes les structures géologiques possibles. Tout est fracturé : on trouve de l’eau partout ».
Les Pyrénées catalanes offrent, de l'observation à l'étude, du Canigou à la Méditerranée, les exemples originaux de réservoirs naturels où s'abritent les aquifères souterrains du granite, des schistes, des calcaires, des sables et des alluvions.
Au moment où se pose avec une acuité croissante, le problème de l'eau dans le monde, ces données peuvent constituer la base de connaissance s utiles pour réfléchir sur la prospection, la gestion et l'exploitation des eaux souterraines.
L'assitance est conquise et écoute attentivement.
Nous apprendrons ainsi qu'Henri Salvayre a été le premier savant à dater l'eau :
« J’ai eu l’idée de dater l’eau. On me prenait pour un fou. L’eau met douze mille ans pour aller de Millas à la mer » explique le géologue. « On pollue aujourd’hui pour des milliers d’années à venir ».
Ce qui inquiète M. Salvayre, c'est que nos réserves ne sont pas inépuisables : « Perpignan exploite des eaux anciennes qui ne se renouvellent pas. Nous buvons de l’eau qui a plusieurs milliers d’années. En un siècle on a asséché la plaine du Roussillon de vingt mètres ».
C'est pourquoi le chercheur s'intéresse aujourd'hui aux Corbières et à tout le Nord du département, qui contient des réserves d'eau renouvelables alimentées par un vaste réseau souterrain. Mais plusieurs des gouffres par lesquels l'eau s'infiltre sont pollués : certains servent littéralement de décharge, avec des cadavres d'animaux et des produits toxiques.
Après une séance des "Questions-Réponses" fort intéressante, l'heure est venue de clore le débat sur une dernière phrase de M. Salvayre :
" Voyons s'il y aura une prise de conscience locale sur l'importance de conserver cette ressource d'eau renouvelable ! "
Nous en profitons pour remercier M. Salvayre de sa prestation et pour vous conseiller son livre :
Merci aussi à M. le Maire et aux conseillers municipaux qui nous ont fait l'honneur de leur présence.
Merci à tous ceux qui nous ont aidés dans la préparation de cette conférence.
Et enfin un grand merci aux "anonymes" qui nous donnent envie de continuer.
